Le blog tech de Nicolas Steinmetz (Time Series, IoT, Web, Ops, Data)
Un client m’a dit récemment : “Nicolas, tu es pénible - jusqu’à présent, je pensais que la solution X était bien, mais quand je vois les mises à jour à faire ici et là, ça devient pénible” et un de ces développeurs de me dire “Mais pourquoi mettre à jour, ça marche !”. Effectivement, ça marche jusqu’au jour où cela ne marche plus.
Souvent, on dépeint les développeurs comme voulant toujours des nouveautés et les ops comme voulant la stabilité et idéalement ne rien changer. Sauf que ne rien changer, ce n’est pas apporter de la stabilité mais juste de l’immobilisme. Darwin sait comment cela se finit, à la fin, le serveur ou l’application, ils meurent. Par ricochet, le projet et l’équipe projet peuvent aussi y passer.
Par ailleurs, nous sommes dans un monde qui évolue. Des nouveautés sont apportées, ainsi que des améliorations de performance mais aussi ne les oublions pas des failles. Dès lors, lorsque l’on fournit un service quelconque, la stabilité prend un autre sens à mon avis : il ne s’agit plus de figer le service dans un état donné mais plutôt de fournir un environnement qui permet au service de s’exécuter avec la même stabilité. Votre service vit dans un écosystème et celui-ci évolue. Dès lors, la stabilité de votre service implique d’être toujours en phase avec votre écosystème. Si votre service s’interface avec le fournisseur Y, vous devez toujours être en mesure de vous interfacer avec plutôt que de dire à votre client : “Le fournisseur Y a changé son API ou je ne sais quoi, vous ne pouvez plus utiliser le service”. Dans ce cas, ce n’est pas de la stabilité que vous apporter à votre client mais une régression. D’ailleurs, la littérature informatique a un terme pour cela “Le Maintien en Conditions Opérationnelles (MCO)” (à ne pas confondre avec “Le Maintien à bout de bras” ou “Le Maintien à flot”).
Et sinon, les projets d’upgrade tous les X ans qui prennent Y mois pendant lesquels on n’apporte aucune valeur au client le temps de faire cette fichue mise à jour, c’est d’un pénible et d’un frustrant. Et faut-il encore que ce budget d’upgrade - qui ne cesse de grossir par nombre de fois où il est reporté - soit un jour accordé.
Donc tout comme il est plus facile de ranger sa chambre chaque jour un petit peu plutôt qu’une fois par mois ou trimestre, la stabilité de votre plateforme, vous l’assurez en mettant à jour régulièrement vos composants. Il y a certes un petit effort régulier à faire. Certains pourront trouver ça pénible - mais vaut mieux ça que le “plus jamais ça” après un chantier d’un an de mise à jour. Les premiers rangements, vous allez les sentir passer car ils sont encore un peu gros. Mais au fur et à mesure, ils vont diminuer et être tout à fait acceptables. En faisant aussi des petites mises à jour incrémentales et pour les bugs que vous allez découvrir, il est aussi plus facile de voir ce qui a pu créer un bug dans le cadre de la mise à jour du fait de sa taille. Dans les grosses mises à jour, il y a tellement de coupables possibles que c’est une véritable partie de Cluedo que vous allez devoir mener pendant des semaines.
De plus, avoir des composants à jour vous permet d’être supporté par les éditeurs ou les communautés d’utilisateurs. Vous éviterez la réponse “Mettez à jour - passer à la version X pour être supporté - Je ferme le ticket”.
Donc oui, je vais fortement encourager mes clients à maintenir leur système à jour car je veux leur apporter la stabilité dont ils ont besoin. Au delà du fait aussi que je ne veux pas me retrouver dans une situation dantesque en cas de pépin majeur, c’est tout autant ma tranquillité que la leur dont je m’assure de façon régulière. Cerise sur le gâteau, ils bénéficient aussi des avancées des composants et peuvent à leur tour fournir un meilleur service à leurs clients et contribuer ainsi à la pérennité de leur entreprise.
get()
ou setdefault()
.